Pour certains ménages, le montant déboursé pour nourrir la marmaille dépasse les 4000 $ par mois.
« Avant, avec 750 $ par semaine j’étais correct, mais là, c’est impossible », indique Mélanie Girard, mère d’une famille de 9 enfants en Montérégie. La facture peut facilement grimper à 1300 $ pour une semaine, explique-t-elle, ajoutant qu’un panier à 1000 $, c’est une « petite » épicerie.
En fait, faire l’épicerie est un véritable cauchemar pour plusieurs familles. « C’est ma phobie », déclare Jaimie Lapointe, maman de 10 enfants dans le Bas-Saint-Laurent.
Dans sa routine, la mère monoparentale se rend dans un supermarché chaque dimanche. Un mal nécessaire qu’elle s’impose seule ou avec son adolescente, mais jamais avec toute « la gang », sinon la facture pourrait faire peur.
« Non, pas d’enfants. Les étalages sont faits pour que les enfants consomment. Moi aussi quand je vois la couleur des boîtes de céréale, je veux en acheter », dit-elle en riant.
« Le fameux dernier Oreo peut nécessiter l’intervention des juges de lignes », dit à la blague Jonathan Anctil, père de 11 enfants, dont plusieurs sont joueurs de hockey, à Québec.
D’ailleurs, plusieurs familles cachent leurs provisions de bouffe et même les gardent dans un endroit barré à clé.
Pour les loisirs, la vie se complique aussi pour des familles rencontrées. Quand vous avez une dizaine de « petits monstres » à gérer, les sorties au restaurant, les visites au zoo et les voyages sont limités.
« Le resto en famille, tu pleurerais voir la facture, lance Jenny Bouchard, maman de 9 enfants en Abitibi. Pour prendre l’avion, il faudrait que j’hypothèque la maison. »
Il y a l’exception qui confirme la règle, celle de la famille Huard-Lefebvre qui cette année a décidé de s’envoler vers le Sud pour passer Noël à Cuba avec leurs 16 enfants.
Un scénario qui rappelle une scène culte du film Maman j’ai raté l’avion, lorsque Kevin (personnage incarné par Macaulay Culkin) n’est pas là lors du décompte du groupe à l’aéroport.
D’ailleurs, nos familles confirment que faire le décompte du nombre d’enfants présents lors d’une sortie est une étape très importante pour ne pas en oublier un.
Les grandes tablées, l’odeur de bouffe qui envahit la maisonnée et les montagnes de provisions ne sont que quelques exemples qu’on a pu constater chez ces familles.
Et comme dans le bon vieux temps, les tâches ménagères deviennent des corvées. Des tours de vaisselle et de linge, les devoirs, donner les bains, la besogne est immense pour les parents.
« Nous avons deux laveuses et deux sécheuses sur deux étages », mentionne Jonathan Anctil qui explique que, très jeunes, ses enfants ont appris à faire leur lavage. Trois à six brassées par jour, c’est ce que ça prenait quand les enfants étaient plus jeunes, nous a-t-il raconté.
Toutefois, nos familles sont unanimes, la dose d’amour et de chaleur humaine qu’apporte une maison remplie d’enfants surpasse amplement tous les tracas du quotidien.
Et le temps des Fêtes est la plus belle période pour le constater.
Journalistes : Louis Deschênes
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