Tiré pour son Canada Goose
Un jeune de 19 ans a frôlé la mort lors d’un vol sur la rue
Même s’il avait aperçu que deux jeunes à l’allure louche semblaient le suivre dans le bus, Alexandre ne croyait jamais qu’il allait peu après devenir la victime d’une autre de ces attaques gratuites qui semblent se multiplier à Montréal : on lui a carrément tiré dans le ventre pour lui voler son manteau Canada Goose.
Le jeune étudiant de 19 ans atteint par balle par de jeunes bandits en janvier dernier peine depuis à se remettre de cette tentative de meurtre et avoue être constamment en état d’hypervigilance quand il se déplace dans la métropole. D’ailleurs, toujours craintif pour sa sécurité, il a demandé à être identifié avec un prénom fictif.
Le soir du 7 janvier, vers 23 h 30, Alexandre venait de terminer son quart de travail et attendait son autobus sur le boulevard O’Brien, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Peu avant d’embarquer, il a remarqué deux jeunes hommes au comportement étrange qui semblaient le regarder.
Ceux-ci sont montés à bord de l’autobus et sont descendus en même temps que lui. « Ça paraissait que ce n’était pas volontaire de leur part de sortir au même endroit que moi, comme s’ils ont été surpris quand je suis sorti. J’avais l’impression qu’ils voulaient me suivre. »
Et l’intuition d’Alexandre s’est avérée, alors que le duo l’a suivi à pied sur quelques mètres pendant qu’il se dirigeait vers sa résidence.
« À un moment donné, ils m’ont couru après et m’ont attrapé. Ils m’ont dit de leur donner mon manteau et de vider ce que j’avais dans les poches », raconte-t-il, encore ébranlé.
Refuse de donner le code
En plus de lui voler son Canada Goose, un manteau qui se vend plus de 1000 $, ils lui ont également pris son sac et son téléphone.
« Ils m’ont demandé le code de mon cell et je ne l’ai pas donné, se remémore-t-il. J’ai appelé à l’aide et ils m’ont tiré une balle à côté de l’abdomen. »
Les deux criminels ont ensuite pris la fuite, mais ont échappé presque tout leur butin au sol en courant, à l’exception du sac. Dans le feu de l’action, ils ont également laissé tomber au sol une vapoteuse et d’autres cellulaires.
Malgré la balle qui venait de lui percer le ventre, Alexandre est parvenu à faire quelques pas pour reprendre son téléphone, avec lequel il a appelé le 911. À l’arrivée des services d’urgence, les suspects étaient introuvables. Le jeune étudiant au cégep a été conduit à l’hôpital, où il a dû subir une chirurgie afin qu’on retire la balle.
« La violence est partout »
Depuis l’événement, Alexandre vit beaucoup d’insécurité, en particulier lorsqu’il se promène dans les rues de Montréal.
J’ai un souvenir bien précis de quand j’étais plus jeune et on n’avait pas peur de se promener à Montréal, nos parents pas plus que ça non plus. »
« Maintenant, la violence est partout, l’accès aux armes est tellement facile. Il y a des jeunes qui se croient invincibles et qui font n’importe quoi. »
Grâce notamment au soutien de sa famille, Alexandre a été en mesure de reprendre une partie de ses activités. Il a pu réintégrer graduellement ses cours, bien qu’il ait beaucoup de difficulté à demeurer concentré. Il a toutefois dû réduire considérablement ses heures de travail et ne peut plus fréquenter son gymnase. Il se réjouit d’ailleurs du fait que la police de Montréal a pu mettre la main sur les deux suspects.
Détenus
Jafaree Wright, 18 ans, et son complice de 16 ans dont l’identité est protégée parce qu’il est mineur ont été arrêtés le 8 mars. Ils font face à des accusations de tentative de meurtre, de vol qualifié, de décharge d’arme à feu, de voies de fait grave, de complot et de recel. Ils demeurent détenus en attendant la suite des procédures.
Wright, qui est aussi accusé dans un autre dossier de port d’arme dissimulée et de port d’arme dans un dessein dangereux, doit revenir devant le juge d’ici la fin du mois afin de subir son enquête sur remise en liberté. Son complice mineur doit revenir aujourd'hui à la Chambre de la jeunesse afin de recevoir sa sentence.
Une agression sordide a fait les manchettes à l’hiver dernier lorsqu’une fillette de 10 ans s’est fait projeter au sol puis rouer de coups par un homme simplement parce qu’elle lui avait souri. La petite avait subi une commotion cérébrale, en plus d’avoir le nez cassé et de nombreuses lacérations. L’agresseur, souffrant de graves problèmes de santé mentale, a été reconnu non criminellement responsable.
Une jeune femme de 25 ans qui se dirigeait vers sa voiture a été attaquée de dos à l’angle du boulevard Maisonneuve Ouest et de l’avenue Roslyn, à Westmount, sur l’île de Montréal. Un homme de 42 ans l’a poignardée à une dizaine de reprises. En raison des propos tenus par l’agresseur lors de l’événement, la victime croit qu’il y a eu erreur sur la personne et qu’il était confus. Elle conserve de graves séquelles et a même risqué la paralysie.
L’accusé a écopé d’une peine d’emprisonnement après avoir plaidé coupable à une accusation de voies de fait graves.
Un homme de 26 ans souffrant de graves problèmes de santé mentale aurait tué froidement trois personnes innocentes à bout portant, dont deux à Montréal. La première victime est un homme de 64 ans qui attendait son autobus sous un abri dans Saint-Laurent, la seconde est un travailleur de la santé de 48 ans qui se rendait sur son lieu de travail à 2,5 km de l’autre scène de crime. La troisième victime, tuée à Laval, est un jeune homme dans la vingtaine qui circulait en planche à roulettes.
Un week-end sanglant, où pas moins de 80 coups de feu avaient été tirés en l’espace de 24 heures, avait laissé deux jeunes femmes innocentes blessées l’été dernier. Une première victime, âgée de 20 ans, avait remarqué avoir été suivie alors qu’elle conduisait sa voiture dans Rivière-des-Prairies. Son véhicule a été criblé de balles lorsqu’elle a fini par se stationner.
Quelques heures plus tard, une autre femme, âgée de 25 ans, s’est fait tirer dessus alors qu’elle sortait d’un restaurant avec des membres de sa famille. Un homme qui circulait à proximité a subi des blessures. Tout indique que les victimes dans ces événements ont été ciblées complètement au hasard. Les suspects ont été arrêtés peu de temps après et font face à une kyrielle d’accusations.
Un homme de 75 ans a été trouvé mort dans sa résidence du quartier Snowdon à l’automne. La victime a été découverte puisque des proches s’inquiétaient pour lui. Les enquêteurs ont pu remonter jusqu’au suspect dans cette affaire puisqu’avant de commettre le meurtre, il a attaqué d’autres purs inconnus dans la rue.
