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La porte d'opercule

Derrière cette porte se cache un des secrets les mieux gardés de Montréal.

Une pisciculture urbaine qui prévoit livrer 30 tonnes d’ombles chevaliers dans les restaurants et épiceries de la région montréalaise.

Montréal, capitale
de l'agriculture urbaine

Élever des truites
en pleine ville

Le Journal a suivi la production d’un élevage de poissons, des bassins jusque dans l’assiette.

Photo adobe stock

L’omble chevalier est un cousin de l’omble de fontaine (truite mouchetée). Il vit dans les lacs et rivières de l’Arctique où l’eau est très froide. Il est reconnu pour sa chair tendre et ses qualités nutritionnelles. 

PHOTO Adobe Stock
Photo PIERRE-PAUL POULIN, Le Journal de montréal

L’ÉCLOSION
D’UN PROJET

« Opercule » (c’est le nom d’une partie des branchies des poissons) a été créé dans un garage en 2017 par Nicolas Paquin et David Dupaul-Chicoine. Les associés se sont rencontrés durant leurs études en aquaculture en Gaspésie. Ils ont mis au point leurs techniques d’élevage pendant trois ans.

PHOTO PIERRE-PAUL POULIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Quand ils ont été prêts à lancer leur pisciculture, ils ont regardé partout au Québec pour se trouver un site idéal. Partout, les normes étaient extrêmement exigeantes.

Pourquoi pas Montréal? Après tout, c’est là qu’on pense vendre le plus de poisson.

Le quartier Ahuntsic, près du marché central, est parfaitement adapté aux besoins d’un commerce local. Proche des fournisseurs, proche de la clientèle, l’entreprise fera des économies d’échelle et limitera son empreinte écologique.

IMAGE GOOGLE EARTH

C’est à l’ombre de l’autoroute 40 que Nicolas et David installent leurs immenses bassins où l’eau est recyclée et refroidie avant d’être acheminée dans les réservoirs à courant continu où les ombles nagent comme des... poissons dans l’eau.

En 2019, Opercule devient membre fondateur de la Centrale agricole, une coopérative qui regroupe aujourd’hui une trentaine d’organismes d’agriculture urbaine.

IMAGES LOUIS-DOMINIQUE LAMARCHE, LE JOURNAL DE MONTRÉAL
images Louis-Dominique Lamarche, Le Journal de montréal

De quelques milligrammes à près d’un kilo

Les œufs d’ombles chevaliers en provenance d’un élevage au Yukon sont déposés dans des bassins au mois de novembre. Sur 16 000 œufs, 95% deviendront des alevins.

Photo fournie par Opercule
La croissance des poissons
Après quelques semaines les alevins (jeunes poissons) sont en pleine croissance.
EN HAUT : PHOTO FOURNIE PAR OPERCULE / EN BAS : PHOTO PIERRE-PAUL Poulin, le journal de montréal

L’alimentation des poissons se fait automatiquement.

Pendant 15 mois, les poissons grandissent jusqu’à qu’ils atteignent un poids de 900 g.

IMAGES LOUIS-DOMINIQUE LAMARCHE, LE JOURNAL DE MONTRÉAL
La maturité des poissons
Les premiers poissons arrivent à maturité en février 2023.
Ils sont enfin prêts à être vendus. On les dépose dans des glacières, en vu de leur livraison. 
PHOTOS FOURNIES PAR OPERCULE
IMAGE LOUIS-DOMINIQUE LAMARCHE, LE JOURNAL DE MONTRÉAL

UN TRAJET
SANS TRACES

La livraison peut commencer.
Tout se fait à vélo électrique « zéro-émission ».

PHOTO Louis-Dominique Lamarche, LE JOURNAL DE MONTRÉAL

Chaque mercredi matin, le livreur vient chercher le poisson à la pisciculture et le dépose dans une remorque à caissons étanches à l’abri des températures extrêmes. Aujourd'hui, c'est plus de 300 kilos d’omble chevalier qui sont livrés aux quatre coins de la métropole. 

PHOTO PIERRE-PAUL POULIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL

La Roue libre, de Montréal, assure la livraison à vélo 12 mois par année. Aucune émission de CO2 et « sans pollution sonore ou visuelle » ajoute le livreur.

PHOTO PIERRE-PAUL POULIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Photo Mathieu-Robert Sauvé, Le Journal de montréal

L’ASSIETTE, ULTIME DESTINATION

Au restaurant Gia grill, de Saint-Henri, on apprête l'omble chevalier avec une tige d’aneth et une larme de citron.

Photo Mathieu-Robert Sauvé, Journal de Montréal

La cheffe Janice Tiefenbach est heureuse de pouvoir offrir à ses clients un tel produit en raison de sa fraîcheur et de sa qualité.

« En plus on compte sur un commerce de proximité, ce qui correspond à nos valeurs de développement durable », ajoute son adjoint aux cuisines, le chef Willow Cardinal. 

PHOTO PIERRE-PAUL POULIN, LE JOURNAL DE MONTRÉAL
Photo Mathieu-Robert Sauvé, Le Journal de montréal
Et c’est prêt!
Sur un lit de haricots blancs, le poisson est délicieux. Difficile de croire qu’il provient d’un élevage en pleine ville, à quelques kilomètres d’ici.
Photo Mathieu-Robert Sauvé, Journal de Montréal

 

On peut déguster l’omble chevalier d’Opercule à la cafétéria de l’Université de Montréal et dans quelques restaurants de la ville.

Un petit poisson

Les produits sont aussi disponibles dans 35 succursales de la chaine d’alimentation Métro et au IGA Duchemin de Ville Saint-Laurent.

Crédits

Journaliste : Mathieu-Robert Sauvé

Vidéaste et montage vidéo : Louis-Dominique Lamarche

Design et réalisation : David Lambert

Intégration web : Cécilia Defer

Direction création contenus : Charles Trahan