Le choc du 7 octobre :
le jour le plus meurtrier d'Israël
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Certaines images présentées plus bas peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes
ainsi que des personnes non averties.
Le Hamas dit avoir tiré quelque 5000 projectiles dans le cadre d'une offensive baptisée Déluge d'Al-Aqsa, en référence à la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, située à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.
Le système israélien de défense aérienne Dôme de fer entre en action, mais il est rapidement dépassé par la quantité de roquettes tirées par milliers.
Dans les kibboutz, ils vont de maison en maison, abattent des habitants et se livrent à des agressions sexuelles d'une ampleur encore difficile à évaluer.
Un rapport de l'ONU publié en mars a conclu à l'existence de «bonnes raisons de croire» que des «violences sexuelles» ont été commises dans «plusieurs endroits» le 7 octobre, «y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux».
L'armée tarde à réagir
À 8h30, les commandos prennent d'assaut six bases militaires: à Erez, à l'extrémité nord de la bande de Gaza, Nahal Oz, en face de la ville de Gaza, deux autres près du kibboutz Beeri, une à Réïm, au niveau du centre de la bande de Gaza, et deux plus au sud, près de la frontière égyptienne.
Des habitants décriront plus tard s'être retranchés dans des abris alors que leurs assaillants tentaient d'en enfoncer les portes, ou avoir pris les armes qu'ils possédaient et s'être précipités dans les rues pour tenter de repousser les assauts.
Photo d'archives, AFP
L'armée israélienne confirme officiellement vers 18h que «des soldats et des civils» ont été enlevés par le Hamas et emmenés dans la bande de Gaza, ce dont témoignaient depuis le matin des photos prises par des journalistes à Gaza ou des vidéos tournant sur les réseaux sociaux.
Otages
Au total, 251 personnes sont prises en otage, 44 d'entre elles au festival Nova et au moins 74 au kibboutz Nir Oz.
Certaines d'entre elles, parmi lesquelles des soldats, étaient déjà mortes lorsqu'elles ont été emmenées à Gaza, selon l'armée.
Des otages pourraient avoir été tués par des tirs amis, notamment dans le kibboutz Beeri, où des témoins disent aux médias israéliens qu'un char a tiré sur une maison dans laquelle 14 personnes étaient retenues par des combattants du Hamas.
En guerre
Israël commence à bombarder sans relâche Gaza, petit territoire palestinien dirigé par le Hamas depuis 2007 et où vivent 2,4 millions d'habitants.
Dans l'après-midi, l'armée israélienne fait appel à 360 000 réservistes pour renforcer une armée qui compte 170 000 soldats: appelés effectuant leur service militaire obligatoire, et militaires de carrière.
À la tombée de la nuit, les recherches se poursuivent pour retrouver d'éventuels hommes armés du Hamas sur le territoire israélien, alors que des civils terrifiés sont toujours enfermés chez eux et que de nombreuses rues sont désertes.
Ce n'est que le 10 octobre que l'armée israélienne annoncera avoir repris le contrôle de l'ensemble des localités du sud d'Israël attaquées par le Hamas.
Offensive terrestre
Après une campagne de bombardements sur la bande de Gaza, soumise à un siège complet, Israël appelle le 13 octobre les habitants de la ville de Gaza (nord) à évacuer vers le sud.
La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza sera déplacée au moins une fois durant cette guerre.
Trêve de sept jours
Le 24 novembre débute une trêve d'une semaine entre Israël et le Hamas. L'accord permet la libération de 80 otages israéliens ou binationaux, en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Sont aussi relâchés 25 étrangers ou binationaux, en majorité des travailleurs agricoles thaïlandais.
La trêve permet l'entrée, depuis l'Égypte, de convois humanitaires plus massifs, mais toujours insuffisants selon l'ONU.
À la reprise des hostilités, l'armée israélienne fait entrer des chars le 4 décembre dans le sud de Gaza, où elle multiplie raids aériens et combats au sol.
Plusieurs pays, dont les États-Unis, procèdent à partir de début mars à des largages aériens d'aide sur Gaza menacée de famine, selon l'ONU. Le premier navire chargé d'aide parti de Chypre arrive le 15 mars.
Sept collaborateurs de l'ONG américaine World Central Kitchen sont tués le 1er avril dans une frappe à Gaza, l'armée israélienne reconnaît «une grave erreur».
Opérations dans le sud
L'armée israélienne mène à partir du 7 mai des incursions «ciblées» dans l'est de Rafah, prend le contrôle du passage frontalier avec l'Égypte, puis vise un camp de réfugiés et plusieurs écoles abritant des déplacés.
Des frappes le 13 juillet près de Khan Younès tuent notamment le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, selon Israël.

À la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, pro-iranien, s'intensifient.
Le 27, une attaque à la roquette tue 12 jeunes à Majdal Shams, ville druze du plateau du Golan syrien annexé par Israël. Le Hezbollah nie être responsable.
Une frappe de représailles israélienne tue le 30 le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth.
Le lendemain, une attaque à Téhéran, imputée à Israël, tue le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Le Hamas désigne pour le remplacer son chef à Gaza, Yahya Sinouar.
Pourparlers de cessez-le-feu
Après deux jours de négociations à Doha, Washington présente le 16 août une proposition d'accord pour un cessez-le-feu, immédiatement rejetée par le Hamas. Les discussions reprennent le 22 au Caire puis dans la capitale qatarie.
Israël et le mouvement palestinien s'accusent mutuellement de ne pas vouloir un accord.
Le 25, Israël annonce avoir déjoué une attaque d'ampleur du Hezbollah grâce à des frappes préventives, tandis que le mouvement libanais dit avoir lancé «avec succès» des centaines de drones et roquettes sur Israël pour venger la mort de Fouad Chokr.
Opération en Cisjordanie
Le 28, Israël lance une opération militaire de grande ampleur contre des groupes armés en Cisjordanie occupée. L'ONU demande la fin immédiate de cette opération.
Après la découverte par l'armée de six otages morts dans un tunnel, la pression en Israël monte pour obtenir leur libération. Benyamin Nétanyahou reste inflexible.
Les attaques, attribuées à Israël qui ne les commente pas, exacerbent les craintes de guerre à grande échelle alors que l'armée israélienne élargit ses objectifs de guerre au front contre le Hezbollah le long de la frontière avec le Liban.
Le chef du Hezbollah promet une «terrible» riposte.
Escalade régionale
Début octobre, Israël se lance dans des opérations terrestres «limitées» dans le sud du Liban. L'armée israélienne annonce que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade.
Puis, le 1er octobre, l'Iran lance 200 missiles contre Israël, dont pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques. L'attaque de missiles se veut une réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah. Le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien sont alliés de l'Iran au sein d'un «axe de la résistance» à Israël.
Une attaque à laquelle Israël promet bien de riposter. Un an après celle du 7 octobre 2023 du Hamas, l'escalade régionale des tensions ne cesse d'atteindre de nouveaux sommets, les risques d'embrasement inquiétant au plus haut point.

