Défilez vers le bas

Le choc du 7 octobre :
le jour le plus meurtrier d'Israël

warning Certaines images présentées plus bas
peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes
ainsi que des personnes non averties.

LE CHOC
DU
7 OCTOBRE

Un tank
Photo

Pris par surprise

À 6h29, l'armée israélienne détecte des tirs de roquette incessants depuis la bande de Gaza en direction des localités israéliennes frontalières du petit territoire palestinien.

Photo d'Archives, AFP

 

Le Hamas dit avoir tiré quelque 5000 projectiles dans le cadre d'une offensive baptisée Déluge d'Al-Aqsa, en référence à la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l'islam, située à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.

Le système israélien de défense aérienne Dôme de fer entre en action, mais il est rapidement dépassé par la quantité de roquettes tirées par milliers.

 

Photo

Dans le même temps, des combattants du Hamas – le mouvement dira plus tard qu'ils étaient 1200 – se précipitent vers la frontière à bord de motos, de camionnettes, de petits bateaux à moteur et même de paramoteurs.

Photo d'archives, IMAGO/APAimages via Reuters

 

Photo
Deux combattants du Hamas à bord d'un paramoteur. Capture écran d'une vidéo du Hamas

 

Photo

Ils utilisent des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière séparant la bande de Gaza d'Israël. Ils prennent le contrôle de chars de combat israéliens après avoir franchi la clôture frontalière avec Israël.

Photo d'archives, AFP
Photo

Ils commettent des attaques dans une cinquantaine d'endroits, tuant à l'aveugle dans des kibboutz, des bases militaires et dans un festival de musique où les assaillants se livrent à une tuerie de masse.

Photo d'archives, AFP

 

Dans les kibboutz, ils vont de maison en maison, abattent des habitants et se livrent à des agressions sexuelles d'une ampleur encore difficile à évaluer.

Un rapport de l'ONU publié en mars a conclu à l'existence de «bonnes raisons de croire» que des «violences sexuelles» ont été commises dans «plusieurs endroits» le 7 octobre, «y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux».

L'armée tarde à réagir

À 8h30, les commandos prennent d'assaut six bases militaires: à Erez, à l'extrémité nord de la bande de Gaza, Nahal Oz, en face de la ville de Gaza, deux autres près du kibboutz Beeri, une à Réïm, au niveau du centre de la bande de Gaza, et deux plus au sud, près de la frontière égyptienne.

 

Photo
Les habitants des kibboutz proches de Gaza sont contraints de se défendre par leurs propres moyens contre les assaillants du Hamas pendant des heures, l'armée tardant à leur venir en aide. Photo d'archives, AFP

 

Des habitants décriront plus tard s'être retranchés dans des abris alors que leurs assaillants tentaient d'en enfoncer les portes, ou avoir pris les armes qu'ils possédaient et s'être précipités dans les rues pour tenter de repousser les assauts.

 

Photo
Au festival de musique Nova, où près de 3000 personnes sont rassemblées dans des champs et des bois à quelques kilomètres de la bande de Gaza, les assaillants du Hamas se déchaînent pendant des heures, tuant au total au moins 370 personnes, selon des données officielles israéliennes. Photo d'Archives, AFP

 

Photo
L'image de Noa Argamani, l’étudiante à moto, a fait le tour du monde. On voit l'Israélienne de 26 ans criant “Ne me tuez pas!” à des combattants du Hamas qui attaque le festival de musique Nova, retenant également son compagnon. Photo tirée de Facebook @Adi Harara

 

Photo
Une capture d’écran tirée d’une vidéo diffusée le 9 octobre 2023 montre les conséquences de l'attaque contre le festival de musique Nova Photo d'archives, AFP / SOUTH FIRSTS RESPONDERS

 

Photo
Dans le kibboutz Beeri, l'une des communautés les plus touchées, les premiers renforts israéliens arrivent «à partir de 13h30», selon un rapport de l'armée.
Photo d'archives, AFP

 

Photo
Une division complète de l'armée intervient à 16h15 pour organiser une évacuation coordonnée des survivants et reprendre le contrôle du kibboutz. Photo d'archives, AFP

 

L'armée israélienne confirme officiellement vers 18h que «des soldats et des civils» ont été enlevés par le Hamas et emmenés dans la bande de Gaza, ce dont témoignaient depuis le matin des photos prises par des journalistes à Gaza ou des vidéos tournant sur les réseaux sociaux.

Otages

Au total, 251 personnes sont prises en otage, 44 d'entre elles au festival Nova et au moins 74 au kibboutz Nir Oz.

Certaines d'entre elles, parmi lesquelles des soldats, étaient déjà mortes lorsqu'elles ont été emmenées à Gaza, selon l'armée.

 

Photo
Des Palestiniens emmènent un homme israélien qui aurait été capturé et blessé à Khan Ynis, dans le sud de la bande de Gaza. Photo d'archives, AFP

 

Des otages pourraient avoir été tués par des tirs amis, notamment dans le kibboutz Beeri, où des témoins disent aux médias israéliens qu'un char a tiré sur une maison dans laquelle 14 personnes étaient retenues par des combattants du Hamas.

En guerre

Israël commence à bombarder sans relâche Gaza, petit territoire palestinien dirigé par le Hamas depuis 2007 et où vivent 2,4 millions d'habitants.

 

Photo
Cette photo satellite montre des panaches de fumée dans les zones frontalières entre le sud d’Israël et la bande de Gaza. Photo d'archives, AFP

 

Photo
Un journaliste de l'AFP signale la première frappe à Gaza à 10h39, suivie de nombreuses autres. Photo d'archives, AFP
Photo
Une boule de feu et de la fumée s’élèvent d’un immeuble de la ville de Gaza pendant une frappe aérienne israélienne. Photo d'archives, AFP

 

Photo
À 11h34, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, déclare dans une allocution télévisée: «Nous sommes en guerre». Photo d'archives, AFP

 

Dans l'après-midi, l'armée israélienne fait appel à 360 000 réservistes pour renforcer une armée qui compte 170 000 soldats: appelés effectuant leur service militaire obligatoire, et militaires de carrière.

 

Photo
Un missile de l’armée israélienne explose en touchant un bâtiment de la ville de Gaza. Photo d'archives, AFP

 

À la tombée de la nuit, les recherches se poursuivent pour retrouver d'éventuels hommes armés du Hamas sur le territoire israélien, alors que des civils terrifiés sont toujours enfermés chez eux et que de nombreuses rues sont désertes.

 

Photo
Des soldats israéliens transportent le corps d'une victime d'une attaque menée par des militants de Gaza au kibboutz Kfar Aza, dans le sud d'Israël. Photo d'archives, Reuters

 

Ce n'est que le 10 octobre que l'armée israélienne annoncera avoir repris le contrôle de l'ensemble des localités du sud d'Israël attaquées par le Hamas.

 

Photo
Des tanks israéliens sont transportés sur une route près de Sderot, en Israël. Photo d'archives, Afp

 


L'après
en 10
moments clés

Un tank-teur

 

Offensive terrestre

Après une campagne de bombardements sur la bande de Gaza, soumise à un siège complet, Israël appelle le 13 octobre les habitants de la ville de Gaza (nord) à évacuer vers le sud.

 

Photo
Un homme transporte, dans le cadre de funérailles à Khan Younis, le cadavre d’un enfant qui a été tué au moment du raid mené par Israël. Photo d'archives, AFP

 

La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza sera déplacée au moins une fois durant cette guerre.

 

Photo
Les blessés affluaient à l’hôpital Al-Shifa de Gaza à la suite de l’attaque aérienne. Photo d'archives, REUTERS
Photo
Les blessés affluaient à l’hôpital Al-Shifa de Gaza à la suite de l’attaque aérienne. Photo d'archives, REUTERS

 

Photo
Le port de Gaza a été la cible de tirs israéliens. Photo d'archives, AFP

 

Photo
Une rue du camp Jabalia pour réfugiés palestiniens dans la ville de Gaza. Photo d'archives, REUTERS

 

Photo
Des Palestiniens fouillaient les décombres après les frappes israéliennes à Gaza. Photo d'archives, AFP

 

Photo
Des membres de l'équipe des secours civils palestiniens réagissent en apprenant la mort de plusieurs collègues lors d'une frappe israélienne à l'hôpital al-Chifa de Gaza-ville. Photo d'archives, Reuters

 

Photo
L'armée israélienne lance à partir du 27 octobre une campagne terrestre. Le 15 novembre, elle investit l'hôpital al-Shifa de Gaza, où se trouve, selon elle, un QG militaire du Hamas, qui dément. Photo d'archives, AFP

 

Photo
La Palestinienne Inas Abu Maamar, 36 ans, embrasse le corps de sa nièce de 5 ans, Saly, tuée dans une frappe israélienne, à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza. Photo d'archives, Reuters/Mohammed Salem

 

Trêve de sept jours

Le 24 novembre débute une trêve d'une semaine entre Israël et le Hamas. L'accord permet la libération de 80 otages israéliens ou binationaux, en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Sont aussi relâchés 25 étrangers ou binationaux, en majorité des travailleurs agricoles thaïlandais.

 

Photo
Les otages enlevés par des hommes armés du Hamas lors de l’attaque du 7 octobre contre Israël sont remis par des militants du Hamas à la Croix-Rouge internationale, dans le cadre d’un échange d’otages-prisonniers entre le Hamas et Israël, au milieu d’une trêve temporaire, dans un lieu inconnu de la bande de Gaza Photo d'archives fournie par la branche armée du Hamas via REUTERS

 

La trêve permet l'entrée, depuis l'Égypte, de convois humanitaires plus massifs, mais toujours insuffisants selon l'ONU.

À la reprise des hostilités, l'armée israélienne fait entrer des chars le 4 décembre dans le sud de Gaza, où elle multiplie raids aériens et combats au sol.

 

Photo

Morts lors d'une distribution d'aide

Le 29 février 2024, 120 personnes sont tuées par des tirs israéliens, selon le Hamas, lors d'une distribution d'aide humanitaire à Gaza-ville. Israël assure que le convoi a été pris d'assaut par la foule, et que des soldats ont «tiré précisément sur plusieurs suspects».

Photo d'archives, AFP

 

Plusieurs pays, dont les États-Unis, procèdent à partir de début mars à des largages aériens d'aide sur Gaza menacée de famine, selon l'ONU. Le premier navire chargé d'aide parti de Chypre arrive le 15 mars.

Sept collaborateurs de l'ONG américaine World Central Kitchen sont tués le 1er avril dans une frappe à Gaza, l'armée israélienne reconnaît «une grave erreur».

 

Photo

Tensions Israël-Iran

L'Iran, qui soutient le Hamas, lance le 13 avril une attaque sans précédent de drones et missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre son consulat à Damas le 1er avril, attribuée à Israël.

Photo d'archives, REUTERS

 

Opérations dans le sud

L'armée israélienne mène à partir du 7 mai des incursions «ciblées» dans l'est de Rafah, prend le contrôle du passage frontalier avec l'Égypte, puis vise un camp de réfugiés et plusieurs écoles abritant des déplacés.

Des frappes le 13 juillet près de Khan Younès tuent notamment le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, selon Israël.

 

 

Photo

Craintes d'embrasement régional

Le 20 juillet, Israël bombarde le port yéménite stratégique de Hodeida, en représailles à une frappe de drone meurtrière sur Tel-Aviv par les rebelles houthis, soutenus par l'Iran.

Photo d'archives, AFP

 

Vue de réservoirs de pétrole dans le port de Hodeida, ville tenue par les Houthis au Yémen, le 2 juillet 2024, et le 21 juillet 2024, un jour après les frappes israéliennes. PHOTO AFP / IMAGE SATELLITE MAXAR TECHNOLOGIES

 

À la frontière israélo-libanaise, les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, pro-iranien, s'intensifient.

Le 27, une attaque à la roquette tue 12 jeunes à Majdal Shams, ville druze du plateau du Golan syrien annexé par Israël. Le Hezbollah nie être responsable.

Une frappe de représailles israélienne tue le 30 le chef militaire du Hezbollah, Fouad Chokr, près de Beyrouth.

Le lendemain, une attaque à Téhéran, imputée à Israël, tue le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Le Hamas désigne pour le remplacer son chef à Gaza, Yahya Sinouar.

Pourparlers de cessez-le-feu

Après deux jours de négociations à Doha, Washington présente le 16 août une proposition d'accord pour un cessez-le-feu, immédiatement rejetée par le Hamas. Les discussions reprennent le 22 au Caire puis dans la capitale qatarie.

 

Photo
Dans plusieurs régions du Liban, une vague d'explosions d'appareils électroniques survenue le 17 septembre 2024. Photo tirée de Telegram

 

Israël et le mouvement palestinien s'accusent mutuellement de ne pas vouloir un accord.

Le 25, Israël annonce avoir déjoué une attaque d'ampleur du Hezbollah grâce à des frappes préventives, tandis que le mouvement libanais dit avoir lancé «avec succès» des centaines de drones et roquettes sur Israël pour venger la mort de Fouad Chokr.

Opération en Cisjordanie

Le 28, Israël lance une opération militaire de grande ampleur contre des groupes armés en Cisjordanie occupée. L'ONU demande la fin immédiate de cette opération.

Après la découverte par l'armée de six otages morts dans un tunnel, la pression en Israël monte pour obtenir leur libération. Benyamin Nétanyahou reste inflexible.

 

Photo

Bipeurs et talkies-walkies piégés

Deux vagues d'explosions de bipeurs et talkies-walkies piégés, utilisés par les membres du Hezbollah, font 37 morts et près de 3000 blessés les 17 et 18 septembre au Liban.

Capture d'écran d'archives, tirée de X

 

Photo
Dans plusieurs régions du Liban, une vague d'explosions d'appareils électroniques survenue le 17 septembre 2024. Photo tirée de Telegram

 

Les attaques, attribuées à Israël qui ne les commente pas, exacerbent les craintes de guerre à grande échelle alors que l'armée israélienne élargit ses objectifs de guerre au front contre le Hezbollah le long de la frontière avec le Liban.

 

Photo
Des débris de téléavertisseurs ayant explosé dans l'attaque de septembre 2024. Photo tirée de Telegram

 

Le chef du Hezbollah promet une «terrible» riposte.

Escalade régionale

Début octobre, Israël se lance dans des opérations terrestres «limitées» dans le sud du Liban. L'armée israélienne annonce que des troupes au sol avaient traversé la frontière pour combattre le Hezbollah dans des villages du sud du Liban, malgré les appels internationaux à la désescalade.

Puis, le 1er octobre, l'Iran lance 200 missiles contre Israël, dont pour la première fois plusieurs missiles hypersoniques. L'attaque de missiles se veut une réponse aux assassinats des chefs du Hamas et du Hezbollah. Le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien sont alliés de l'Iran au sein d'un «axe de la résistance» à Israël.

 

Photo
Des projectiles lancés de l’Iran vers Jérusalem le 1er octobre 2024. Photo AFP

 

Une attaque à laquelle Israël promet bien de riposter. Un an après celle du 7 octobre 2023 du Hamas, l'escalade régionale des tensions ne cesse d'atteindre de nouveaux sommets, les risques d'embrasement inquiétant au plus haut point.