Serge Rivard
Serge Rivard
Photos extraites du documentaire «Le prince charmant n'existe pas»

«Il a brisé tellement de vies»

Les victimes du faux millionnaire Serge Rivard exposent les arnaques sentimentales qu’elles ont vécues dans le livre et le documentaire Le prince charmant n’existe pas

Menteur compulsif et fraudeur aguerri, l’arnaqueur des sites de rencontres Serge Rivard aurait dupé et ruiné une vingtaine de ses amoureuses avec ses belles promesses, révèle un livre-choc de notre Bureau d’enquête.

«Il a brisé tellement de vies», raconte avec émotion Lyane, une mère de trois enfants qui a perdu des milliers de dollars après être tombée sous le charme de Serge Rivard, en 2018.

Elle est l’une des 19 femmes dont l’histoire est exposée dans le tout nouvel ouvrage Le prince charmant n’existe pas, publié aujourd’hui aux Éditions du Journal.

Elle témoigne aussi dans le documentaire du même nom, diffusé sur la plateforme illico+ à compter de demain.

 

 

Serge Rivard
Serge Rivard (1, 2) et une photo (3) qu'il utilisait pour se faire passer pour plus attirant auprès de ses victimes Photos tirées de facebook et fournie par une source
Danny, Adam, Christian... s'installe

Se présentant comme un héritier multimillionnaire et propriétaire d’entreprises, Serge Rivard séduisait ses victimes sur des sites de rencontre comme Badoo. Il s’y affichait sous de faux noms – Danny Carbonneau, Gauthier ou Langevin, notamment – et arborait la plupart du temps une photo de profil avantageuse qui n’était pas la sienne.

Contrairement à la grande majorité des arnaques sentimentales répertoriées au Canada, la relation entre le fraudeur et la victime quittait rapidement le virtuel pour se transposer dans le monde réel.

Rivard donnait rapidement rendez-vous à sa nouvelle flamme, chez qui il finissait généralement par emménager aussitôt.

Après avoir conquis ses conjointes en leur promettant argent, voitures, voyages, commerces et maisons, le beau parleur prétextait toutes sortes de raisons pour ne pas avoir accès à ses fonds, constamment bloqués.

Sa nouvelle flamme acceptait alors de le loger, le nourrir et le dépanner financièrement à coup de milliers de dollars, le temps qu’il touche à sa fortune. Mais les femmes n’ont jamais revu la couleur de cet argent.

 

 

Serge Rivard
Serge Rivard et deux de ses victimes : Chantal, à gauche, et Caroline, à droite. Photos fournies par les victimes et par une source
Du rêve au cauchemar

Lorsqu’elles réalisaient le pot aux roses, le fraudeur pouvait prétexter un enjeu de santé pour se rendre à l’hôpital... avant de prendre la poudre d’escampette et disparaître, laissant derrière lui des femmes brisées et ruinées, plusieurs ignorant même sa véritable identité.

Au-delà des arnaques sentimentales, Serge Rivard aurait aussi floué près d’une trentaine de personnes, notamment les enfants ou les proches de ses conquêtes, des employeurs et des membres de sa propre famille, toujours à l’aide de ce scénario de faux millionnaire, a-t-on découvert.

C’est sans compter tous les courtiers immobiliers qui ont reçu des offres d’achat bidons pour des résidences de luxe convoitées par Rivard et tous les concessionnaires automobiles qui ont commandé des véhicules hors de prix qu’il n’est jamais venu récupérer.

Le prince charmant n’existe pas est en vente dès aujourd’hui en librairie. Une série documentaire du même nom est aussi disponible dès demain sur la plateforme illico+.

 

Serge Rivard
Serge Rivard Photos diffusées par la Police de Saint-Jean-sur-Richelieu et extraite de son profil Facebook
Le multi-récidiviste de la fraude Serge Rivard
Récidiviste
Serge Rivard a été condamné pour vol en 2004, puis fraude en 2015, 2016, 2019 et 2020, écopant de peines d’emprisonnement variant de six mois à trois ans. Il compte alors six amoureuses parmi sa dizaine de victimes.
Devant le tribunal
En 2024, il plaide coupable pour fraude envers quatre anciennes conjointes et autant de leurs proches. Les faits se sont déroulés entre août 2021 et décembre 2022 à Montréal, Saint-Jean-sur-Richelieu, Saint-Hyacinthe et Saint-Léon-le-Grand, en Mauricie. Il conteste toutefois son plaidoyer de culpabilité.
Poursuites civiles
Il a aussi été visé dans des litiges civils. En 2003, il a été condamné à rembourser 10 000$ à un ancien employeur à qui il a versé un chèque sans provision.
Faillites
Il a aussi déclaré deux faillites, une première de plus de 20 000$ en 2000 et une deuxième de près de 27 000$ en 2006.

 

 


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Crédits

Recherche et rédaction : Kathryne Lamontagne
Intégration web : Cécilia Defer